En une zone du Rhin large de 175 mètres seulement, près de St. Goarshausen, un rocher d’ardoise de 125 mètres (193,14 mètres au-dessus du niveau de la mer) de hauteur s’élève vers le ciel. C’est le lieu le plus célèbre de la vallée du Rhin moyen, empreint de la nostalgie du romantisme rhénan. Il doit son attrait mystérieux aux histoires, poèmes, contes de fées et chansons qui parlent de la belle Loreleï, qui porte le nom du rocher. Au cœur de la vallée du Rhin moyen, le rocher Lurleifels était déjà célèbre dans l’Antiquité, pour son écho lointain. On disait que les nains, les esprits de la montagne et les nymphes en étaient responsables. Au pied du rocher, avec son courant dangereux et ses récifs rocheux, le Rhin fit chavirer de nombreux bateaux. Ceci constitua la base des légendes sur l’amour, la beauté, la souffrance et la mort pendant la période romantique.
Le jeune poète Clemens Brentano fut le premier à s’inspirer du Loreleyfelsen dans son poème Lore Lay, publié en 1801. Il ne compte pas moins de 26 strophes, dans lesquelles il créa tout un mythe autour d’une jeune fille amoureuse et malheureuse qui faisait perdre la tête à tous les hommes, aujourd’hui considérée comme l’incarnation du romantisme rhénan. Aujourd’hui encore, le village de Bacharach rend hommage à Brentano, car la malheureuse Loreleï, qui se jette du rocher à la fin de l’histoire, est une enfant de leur village.
Brentano, avec son beau-frère Achim von Arnim, est l’une des plus importantes figures romantiques de Heidelberg. Il est né à Ehrenbreitstein et connaissait très bien le Rhin. Son poème inspira et servit de modèle à de nombreux auteurs, qui ont poursuivi ou réinventé l’histoire de la Loreleï. Quelle que soit l’orthographe de son nom (Lureley, Lore Lay, Lorelei ou Loreley), chaque variante parlait de la belle créature imaginée par Brentano.
Vue panoramique sur le rocher Loreley-Felsen depuis le belvédère Maria Ruh, Rhin romantique
La douce magie qui entoure la Loreleï a su perdurer jusqu’à aujourd’hui. Les touristes viennent des quatre coins du monde pour s’émerveiller devant le rocher, et chaque bateau touristique fait retentir la chanson de la Loreleï dans ses haut-parleurs à l’approche du rocher. Toutefois, les paroles de la chanson n’ont pas été écrites par Clemens Brentano, mais par Heinrich Heine, qui n’est pas considéré comme membre du romantisme. Il s’est plutôt inspiré des pensées révolutionnaires du Vormärz. Malheureusement, même lui ne put rencontrer la belle Loreleï, et écrivit donc les célèbres vers : « Je ne sais pas pourquoi je me sens si triste ; il existe un conte des temps anciens que je ne peux m’ôter de l’esprit. » Friedrich Silcher mit finalement les vers mélancoliques de Heine en musique, qui est depuis devenue l’une des chansons populaires les plus célèbres d’Allemagne, tout en contribuant à la renommée internationale de la Loreleï.
Vue sur le château de Katz et sur la vallée du Haut-Rhin moyen, près de St. Goarshausen, Rhin romantique
Le célèbre rocher Loreley-Felsen, près de St. Goarshausen, Rhin romantique
Depuis l’eau, la vue sur le rocher est tout aussi impressionnante que la vue depuis le Loreley-Plateau, dans cette vallée inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les deux itinéraires Strahlenweg et Mythenpfad mènent tous deux à l’affleurement rocheux, qui offre six panoramas grandioses sur la vallée, avec les hauteurs schisteuses rhénanes en toile de fond. Le centre touristique du site vous présentera également une exposition ainsi qu’un film en 3D. De plus, le bistro-restaurant vous permettra de profiter du lieu en toute tranquillité.
Vue sur Bacharach, Rhin romantique
